Journaliste presse écrite, web et radio. Je vois, je sens, j'écoute, je raconte, je divague.
Ce midi, enfin, j’ai eu le droit à un premier repas. Nettement moins gargantuesque que le dernier repas. Cela s’appelle : le potage. Servi dans un récipient en plastique d’une couleur que nous qualifierons sobrement de « saumon », le potage est un liquide ni vraiment épais comme une bonne soupe, ni vraiment liquide comme un bouillon. Sa couleur, d’un indéfinissable marron clair ne révèle rien des légumes qui ont pu être sacrifié pour sa conception.
On me précise qu’il n’est pas salé, je lâche donc deux petits sachets de sel, que j’agrémente d’un sachet de poivre, juste par mesure de précaution. Après avoir soigneusement touillé le liquide sans odeur, je me lance, et plonge ma cuillère en plastique dans la mixture dûment assaisonnée (l’assaisonnement, c’est essentiel, ai-je appris dans Top Chef).
En bouche, le « potage » ne me révèlera qu’une seule saveur reconnaissable : celle de la fane. De carotte, ou de navet, je ne saurai dire. Voilà, ça a le goût d’une queue de carotte. Et malgré le sel et le poivre, c’est infect. J’ai beau me motiver (après tout, c’est la première chose comestible que je vois depuis 3 jours), rien n’y fait. C’est juste pas mangeable. J’abandonne le « potage » de la Timone pour me rabattre, piteuse, sur mon yaourt et ma compote.
Ils sont malins ces docteurs quand même. C’est une sacrée bonne idée ce « potage » pour te prolonger ton jeûne sans en avoir l’air. Aujourd’hui encore, l’hôpital public de la Timone m’a révélé un de ses secrets. Je suis coite. (et j’ai faim).
Edit : En revenant de mon scanner, j'ai fait un détour par le Relais H et après m'être assuré qu'aucun personnel soignant de mon service trainait dans les couloirs, j'ai acheté un petit paquet de biscuits "petit dej aux pépites de chocolat", que je grignote en loucedé. Merci de ne pas me dénoncer.